Les universités françaises n'ont toujours pas réussi à créer leurs propres "marques"
On pense souvent que les échanges universitaires profitent surtout aux étudiants qui voyagent, mais en réalité, les universités d'accueil ont aussi beaucoup à y gagner.
Les Etats-Unis sont en haut du podium des pays accueillant le plus d'étudiants internationaux, avec 820 000 étudiants en 2012-2013 selon The Institute of International Education car les universités américaines favorisent de plus en plus les étudiants étrangers dans leurs processus de sélection. Pourquoi cette stratégies ? Pour les universités américaines, c'est d'abord une condition pour faire rayonner la "marque" de l'école à l'international, et ainsi installer leurs réputations, notamment des fameuses prestigieuses membres de la Ivy League.
Ensuite, c'est probablement un bon choix économique pour les écoles américaines d'accueillir des étudiants étrangers, car ils représentent une source non négligeables de frais de scolarité. Les université américaines sont réputées pour la qualité de l'enseignement et le prestige de la "marque école", mais aussi pour les montants des frais annuels. Ce montant n'a jamais été rédhibitoire pour de nombreux étudiants et leurs familles, qui continueront de vouloir accéder à une éducation d'élite. Pour les universités, c'est une stratégie redoutable, surtout quand leurs effectifs sont importants.
Enfin, attirer les meilleurs étudiants du monde entier est évidemment un facteur clé du rayonnement d'un pays et de sa compétitivité. Ce devrait donc être un sujet important pour la France, qui peine à renouveler son image de marque à l'international et voit l'intérêt qu'on lui porte petit à petit décliner.
Je me demande donc pourquoi la France n'a-t-elle pas déjà activé des leviers pour redorer son blason?
Premièrement, un axe d'action pour les universités et écoles françaises pour se (re)créer des véritables marques serait de réduire le nombre de "mini-marques" et de rassembler plusieurs écoles au sein de quelques grands noms. Ces pôles atteindraient la masse critique d'étudiants pour avoir une crédibilité et une légitimité dans le monde. En effet, les écoles et universités françaises ont pour la plupart peu d'étudiants dans chaque promotion, contrairement aux universités américaines. Par exemple, il y a 21 000 étudiants à Harvard, 16 000 à Stanford contre 1 800 à Centrale Paris. Certaines écoles aux affinités de contenus enseignés gagneraient à se rassembler sous une même enseigne : même si ça en vexera certains, des écoles comme l'X, les Mines, l'Ensae, Supelec, les Telecom, les Ponts, Centrale, l'Ensta, etc. restent des écoles d'ingénieurs qui pourraient cumuler leurs efforts pour atteindre un volume plus important et construire une image commune.
Deuxièmement, je pense qu'il s'agit de changer de mentalité en France vis-à-vis de l'accueil des étudiants étrangers et d'appliquer une logique plus "business". Facturer le réel coût d'une scolarité d'un étudiant étranger n'empêchera pas le flux d'arrivées, comme le prouvent les frais de scolarité américains, tant que la qualité de l'enseignement et le prestige du diplôme sont au rendez-vous. Ces deux conditions nécessitent de mettre en place une vraie démarche active de communication et de marketing pour les écoles et universités françaises.
Edit: Je me rends compte qu'on connait mal les université américaine qui remplacent nos grandes écoles en France, une précision s'impose: à Harvard, on étudie aussi bien la médecine, les science, le droit etc...
Smart Angels annonce une levée de fonds d'1 million d'euros
La plateforme de crowdfunding de startups Smart Angels vient d'annoncer sa levée de fonds auprès de business angels. J'y participe et c'est avec plaisir que je soutiens ce projet. Je suis heureux que Benoît Bazzocchi ait bouclé son tour de financement et souhaite de belles évolutions à Smart Angels.
Je soutiens Smart Angels car je crois que leur projet est au coeur de la réussite de l'écosystème startup français. En effet, aux Etats-Unis, les particuliers investissent plus d'argent dans les startups que les fonds d'investissement. C'est une des clés du succès de leur écosystème: je suis convaincu que si les français investissaient moins dans l'immobilier locatif et plus dans les startups, on réglerait durablement les problèmes d'emplois, et on ferait émerger bien plus d'innovations. Je suis persuadé que SmartAngels saura donner le goût de l'investissement dans les startups aux français et aux européens.
L'initiative Smart Angels arrive à point nommé en France. Nous avons la chance d'avoir aujourd'hui un mécanisme légal qui permet maintenant d'organiser simplement des tours de financement ouvert à tous. Mis en place par Fleur Pellerin en début d'année, le dispositif "crowdequity" s'adresse au même type de besoin en financement que celui qu'adresse Smart Angels. Grâce à ce dispositif, la France est devenue une référence mondiale, alors même qu'aux Etats-Unis les contraintes sont fortes (il faut justifier d'1 millions de dollars en gestion ou un salaire de 200 000 euros pour être « acretited investor » et participer à du crowdfunding).
On met rarement en avant les avantages de la création d'entreprise en France, en voilà un excellent exemple !