Lorsqu'il sagit de neutralité du net, le débat qu'alimentent nos élus n'a souvent pas lieu au bon
endroit. Pourtant, l'enjeu est la liberté d'expression, une composante essentielle de la démocratie, et ils sont les premiers à être ravis d'avoir, sur le net, une tribune que les médias ne leur
donnent pas forcement...
Que se passerait-il si Google décidait de ne plus présenter dans ses résultats les pages qui contiennent le mot clé "parti socialiste" ou "UMP"?
Que se passerait-il si un fournisseur d'accès rendait pénible l'accès au site d'un parti politique, en introduisant un temps d'attente de 10 secondes à chaque page
affichée?
Que se passerait-il si Facebook proposait un "accès internet" à moitié prix avec pour seule contrainte de n'avoir accès qu'à son service et une seléction orientée de sites
d'information?
Que se passerait-il si une commission pouvait décider, sans recours à la justice, de couper l'accès à la plateforme OverBlog (vous ne vous attendiez pas à ce que je prenne un
autre exemple quand même :)) sur laquelle se trouvent 2 millions de blogs, dont ceux du premier ministre, de plusieurs centaines d'élus en France, de dizaines de milliers de militants engagés, au
prétexte qu'un autre blog, créer à dessein, comporte des contenus prétendument illégaux?
Et si c'était déjà le cas aujourd'hui? Aborder la neutralité du net, c'est avant tout se poser ces questions.
Je ne crois pas au bouton +1 que Google vient de lancer, et je pense que ce projet prendra le chemin des Google Pages, Google Latitude, Google Lively, Google 411, Google Buzz, etc. Je
m'explique:
Quel bénéfice pour l'utilisateur?
Ce n'est pas au moment où je vois apparaitre les résultats de ma recherche que je peux décider si je dois recommander une
URL. Il faudrait donc que ce bouton se trouve précisément hors de Google.
D'autre part, Google n'est pas dans une situation où les utilisateurs ont envie de l'aider à mieux faire son travail. Google n'a pas une communauté d'utilisateurs prêts à faire ce travail à
sa place. C'est donc pour recommander une page à des connaissances qu'on est susceptible de l'utiliser. Le "like" de Facebook est particulièrement pertinent lorsqu'il est distribué sur les
contenus et les pages qui ne sont pas sur Facebook, à un moment ou on peut juger la valeur de la page qu'on a devant les yeux.
Or, notre réseau social est sur Facebook, sur Viadeo, sur Linkedin, à la rigueur sur Twitter. Qui se sert de Google Friends?
Quel bénéfice pour les éditeurs?
Il faudrait que les éditeurs aient envie de rajouter ce nouveau bouton sur leurs pages. Il y a tout juste un an, Google sortait son bouton "Google Buzz" qui malgré ses efforts à entrer dans
l’ère du Web social, constitue aujourd’hui une couverture marginale. Danny Sullivan fait
remarquer que depuis le début 2011, Techcrunch a gagné 100 000 followers sur Twitter contre 90 sur Buzz. Si les early adopters n'ont pas pris Buzz, on ne risque pas de le voir se
généraliser.
De meilleures positions pour ceux qui integreront le bouton?
Séduit par l’impact SEO, un éditeur ajouterait le bouton pour être mieux référencé? Je n'y crois pas. Quel serait le rationnel pour Google de mieux positionner des pages qui comportent des
boutons +1 sur son moteur? Ce serait dégrader la qualité des résultats, ce dont Bing profiterait rapidement.
Une nième tentative
Des fonctions de vote sur les résultats ont été testées depuis longtemps par Google en mode connecté. Google parlait déjà de « social search » à cette époque, mais force est de constater que
ça n'a pas été un succès puisque ça n'a jamais été généralisé.
Le travail de Google devrait consister à prendre en compte ce qui se passe déjà sur les réseaux sociaux. Vouloir imposer ce bouton, ce serait comme demander au
marché de changer le format de l'hyperlien pour éviter à Google de prendre un risque.
Je pense que Google est condamné à faire évoluer très (trop?) lentement ses algorithmes, car il ne serait pas pertinent de ne faire remonter que des
pages équipées de ses propres fonctionnalités sociales, et donc continuer à poitionner des pages qui ne possèdent aucune fonction sociale.
Google n'est plus devant
Si Google était capable de servir d'intermédiaire pour centraliser l'ensemble des like/share/tweet/bookmark des différentes plateformes autour d'un seul et même bouton, il y a aurait là une
réponse au problème. Mais je doute que Facebook soit enclin à accepter de s'interfacer avec Google :)
Un insider chez Facebook me disait récemment que 30% des employés Facebook viennent de Google... probablement pas les moins créatifs.
Quoi qu'il en soit, le message est clair: un moteur de recherche ne peut plus se contenter, en 2011, des liens qui se trouvent sur les pages en libre accès pour alimenter ses
algorithmes. Une partie du web, maintenant significative, échappe à Google. Il est difficile d'évaluer l'impact que cela a sur la pertinance des résultats, mais il est au moins clair que la lutte
contre le spam serait bien plus facile à mener si Google avait accès aux données que collectent Facebook chaque jour.
Depuis 18 mois, Nomao référence les pages qui comportent des informations locales partout sur le web. Depuis, notre moteur a indexé plus de 100 millions de pages en rapport avec
des lieux présents sur le territoire Français.
S'il existe de nombreuses offres d'e-réputation pour les marques, les "petits" commerçants n'avaient pas accès à un outil pour les aider à comprendre ce qui se dit sur eux et leurs concurents. Et
pour cause, il est bien difficile, d'un point de vue technique, de repérer un commentaire sur "L'hotel le Nice" qui se situe à coté de Marseille :)
Une fois les contenus référencés, nos algos réalisent une analyse statistique et sémantique sur les contenus de façon à structurer et synthétiser l'information.
Grâce à notre outil, un restaurateur peut voir d'un coup d'oeil:
- l'ensemble des commentaires utilisateurs qui concernent son business,
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- une alerte automatique pour chaque nouveau contenu indexé,
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Nomao propose également une offre corporate spécifiquement adaptée aux chaînes et réseaux de franchises.
Dans les semaines qui viennent, ce Business Center sera disponible en Suisse, Italie, Royaume-Uni et Belgique.
Je suis très fier de ce produit et de l'équipe qui l'a développé. Bravo à eux :)