Pourquoi Google va inévitablement continuer à grossir?
Quelle est la force principale de Google pour aborder l'avenir?
La puissance de sa marque? Sa capacité à générer du cash flow? Son audience? Sa capacité à recruter les meilleurs profils ou sa capacité d'acquisition?
En réalité, je pense que le vrai capital de google pour les années qui viennent, c'est son infrastructure technique. Ce sont ces centaines de milliers de serveurs installés dans le monde entiers qui à eux seuls représentent plusieures années de travail d'installation, de négociation de contrats d'achat d'électricité et de bande passante, de réglage et de savoir faire dans la gestion d'un parc aussi important. Pourquoi est-ce si stratégique? Car la plateforme que constitue cette infrastructure est versatile. Google fait du cloud computing depuis ses débuts. Google peut lancer n'importe quelle application en un instant et dans le monde entier à partir de cette plate-forme, tout en continuant à mutualiser les coûts d'exploitation de ces services pour les faire baisser. Finalement, plus Google propose de service différents, plus il baisse ses coûts et augmente leur qualité.
Des barrières techniques effondrées
Des services comme Gmail, Youtube ou Google Maps ne pourraient pas exister sans un tel support, et n'aurait jamais eu une croissance aussi rapide si le hardware n'avait pas été installé bien à l'avance. Facebook, Twitter, en son temps Myspace, etc... dépensent une partie extrêmement importante de ressources à gérer la montée en charge de leur service. A notre petite échèle, nous avons connu exactement le même problème sur Overblog les 3 premières années. Pour Google cette question n'est plus centrale. C'est un avantage sans équivalent, et le déploiement est aujourd'hui une chose simple à réaliser.
Son monopole est dangereux, mais efficace pour l'utilisateur...
Internet est un réseau de machine? Oui. Et la force de Google, est de posséder une part significative de ce réseau. Les puristes voudraient un internet décentralisé, libre, où chacun hébergerait ses propres données. Mais cet internet là serait lent, chaotique, très loin des niveaux de qualité qu'impose Google avec ses services, et surtout ne permettrait pas de traiter l'information dans une échelle de temps qui est celle que nous connaissons aujourd'hui.
Bientôt opérateur téléphonique global
La mise en application du réseau Google dans le cadre des communications voix est probablement son projet de diversification le plus cohérent, et l'exemple d'application le plus clair des possibilités de sa plateforme. Voilà un moment que Google travail à devenir un opérateur voix (acquisition de Grand Central et Gizmo5 par exemple). Ce sera probablement un succès très bientôt. Google possédant une infrastructure distribuée dans tous les gros points d'accès du réseau Internet, il sera simple pour lui d'acheminer de la VoIP d'un bout à l'autre de la planète sans avoir à tirer le moindre câble, en maitrisant les temps de propagation, et pour un coût inédit. Et c'est évidemment ce qu'il annonce ces jours ci.
Et puis vient ensuite l'intrusion de Google sur le marché des système d'exploitation qui accelerera probablement ce mouvement de concentration vers son infrastructure. La logique veut qu'en effet le "système d'exploitation" tel que nous le connaissons aujourd'hui disparaisse au profit d'un "système d'accès" à des services. C'est le vieux rêve du network computer qui refait surface maintenant que le réseau est pret pour rendre ce concept possible, et Google est pour le moment le seul à pouvoir le déployer dès aujourd'hui.
Je ne trouve pas de point de comparaison, depuis la révolution industrielle, avec la position que prend actuellement Google dans le monde entier. Les exemples qui s'en rapprochent le plus appartiennent au marché de l'energie, mais ils sont régulés par les états. Google ne l'est pas.
Lorsque l'on travaille sur des technos web, la meilleure assurance que l'on puisse s'offrir contre les domages collatéraux lié au développement tous azimuts de Google, c'est l'achat d'actions Google :) Les financiers appelent ça "couvrir son risque"!