Les majors participent-ils encore à développer leur secteur ?
Hier soir je suis tombé sur le chiffre d'affaire prétendu du marché de la musique enregistrée. Sous le milliard d'euros en France, il continue de sombrer. Ce chiffre, représentant la vente de CD, DVD et téléchargements payants. Est-il vraiment représentatif de la santé de ce marché ? Non, car la rémunération des artistes n'est pas prise en compte, et cela ne donne aucune indication sur le nombre d'artistes qui vivent de leurs créations. Or c'est bien ce chiffre qui illustre la santé et la diversité de ce secteur de la culture.
Qu'est ce qui crée de la valeur sur ce marché ? La découverte. C'est parceque l'on découvre de nouveaux talents, de nouvelles oeuvres, que l'on consomme et que l'on finance les nouvelles idées et les nouveaux courants. Et de ce point de vue, il vaut mieux que le marché ne soit pas hyper concentré autour de quelques artistes, devenus plus des marques à produits dérivés que des créateurs. C'est la seule façon de défendre vraiment la diversité culturelle et de développer ce secteur. Les majors ne font plus l'effort de réveler des talents, ils se contentent de fabriquer des clones et de prendre en distribution des talents qui ont déjà percés par ailleurs.
Je suis convaincu que la création et la diversité culturelle sont mieux défendues sur Internet que dans le monde offline par les acteurs historiques. S'y développe en ce moment un modèle de distribution bien plus équilibré et intéressant pour les artistes. Les talents se découvrent maintenant sur les plateformes vidéos, sur SoundCloud, sur Deezer, Beezik, Spotify, et les plateformes de financement (Oocto, My Major Company, etc.)
Malheureusement, le ministère de la culture est trop occupé avec sa Hadopi pour s'employer à considérer et mesurer ces nouveaux modèles. Ca n'est pas bien grave, les plateformes que j'ai cité ici sont en train de réinventer ce marché, et c'est très bien comme ça pour les artistes.