La France sans Google, un pays en voie de sous-développement?
- Google est aujourd'hui le seul moteur de recherche utilisé par les Français. J'exagère? Pas vraiment: avec un Google à 90% de parts de marché, et en seconde position un Yahoo qui est autour de 3% de parts de marché, on peut se dire que lorsque les français ne se servent pas de Google, c'est qu'il se sont trompé de page... Ce quasi monopole est une exception mondiale pour Google, c'est dire à quel point il n'y a pas d'alternative chez nous.
- Google est le premier canal de diffusion vidéo mondial (20% des internautes l'utilisent tous les jours), ce qui en fait le média vidéo le plus puissant au monde, devant toutes les chaînes de télévision.
- Google est le première outil de cartographie. En France, Google Maps a détrôné en très peu de temps Mappy et Viamichelin (sous couvert d'une recherche universelle qui aurait été probablement lourdement condamnée si google avait été une société française...)
- Google a, avec Android, la seule alternative vraiment sérieuse à la plate-forme que constitue iphone+Appstore.
- Google a la plus grosse plateforme de blogging au monde. Ouf, pas en France puisqu'ici, overblog est la première :-)
- etc...
Que provoquerait l'arrêt des services de Google pour la France? Quelques heures de défaillance du moteur, puis de Gmail ont suffit à provoquer un mouvement sans précèdent. Aujourd'hui, pas un média n'est passé à coté de cette info. Pourquoi? Parceque Google est devenu indispensable pour les entreprises comme pour les particuliers.
Google a un impact lourd sur l'activité (économique ou pas) en France, c'est une évidence. Donner un accès gratuit et illimité à des services aussi puissants qu'un moteur de recherche global, qu'une messagerie et qu'un système de cartographie participe à augmenter la performance des entreprises, à augmenter le niveau des connaissances, à accélérer la prise de décisions et à éduquer d'ue façon parfaitement démocratique. Les étudiants d'aujourd'hui ne vont plus dans les bibliothèques, ils cherchent et trouvent sur Google.
Bien sûr, rien de tout cela ne peut être chiffré avec précision, mais le temps gagné sur la recherche d'information avec Google est comparable au temps gagné avec l'arrivée de l'eau courante dans les habitations.
Tout cela est possible gràce à une société privée qui concentre son activité et ses ressources à l'autre bout de la planète. La politique énergétique de la France est probablement une des meilleures qui soit, car elle repose sur la diversification et l'indépendance. En matière de numérique, c'est tout le contraire...
N'y a-t-il pas là un sujet de sécurité du territoire? Un sujet de liberté? Un sujet d'indépendance?
Et ce n'est bien sûr qu'un début puisque la valeur que l'on accorde aujourd'hui au numérique est bien en deçà de ce que l'on accorde aux produit/services "réels", or cet écart va bien entendu se combler. Le plus violent reste à venir. La fuite de valeur (800M€ juste pour Google en France en 2008?) va s'accélérer, et notre incapacité à trouver une alternative va devenir incontournable.
Est-ce que des programmes comme Quaero seront capables de relever le défit? Mon avis est qu'il est plus sage d'allumer des cierges parceque le solution ne viendra pas de ces enormes industriels qui vont, pour la plupart, assez mals.
Il est temps que des projets extrêmement ambitieux soient financés à la hauteur du problème qui se pose. Je ne sais pas si la presse et l'automobile ont vraiment besoin d'être aidés, en revanche je suis certain que les sommes envisagées pour venir au secours de ces deux secteurs créeraient infiniment plus de valeur à long terme si elles étaient investies pour développer des outils d'accès à l'information numérique.
Au lieu de celà, le sujet du moment est la régulation d'internet. C'est assez inquiétant.
Je vais terminer sur une note ironique mais positive: on a bien trouvé l'énergie et les fonds pour créer une laternative au GPS avec Galileo, alors pour internet, tous les espoirs sont permis! :-)